La ferme se compose d’une centaine de bovins laitiers, la moitié de vaches, l’autre moitié de jeunes femelles, sur une surface de 125 ha. Nous sommes situés en bordure du marais Breton Vendéen pas loin de Noirmoutier, à 10 km de la mer, sur un site naturel protégé. Elle abrite un grand nombre de cigognes, ce qui nous vaut le surnom de « Ferme des cigognes ».
Avez vous toujours été laitière ?
Avant d’être agricultrice, j’étais professeur des écoles. C’est l’envie de partager la passion de mon mari pour sa ferme qui m’a donné envie de m’investir dans l’élevage laitier. Le contact avec les animaux et la nature me plaisait particulièrement. Depuis avril 2018, nous sommes certifiés bio, un passage qui nous a demandé quelques sacrifices financiers, mais cela vaut le coup !
Pourquoi avoir fait le choix de l’agriculture biologique ?
Tout d’abord, le fait que mon mari faisait des réactions allergiques aux produits chimiques qu’il utilisait en conventionnel. Notre mode de production était déjà proche du bio et c’est en voyant les éleveurs bio tellement fiers et optimistes que nous avons décidé de sauter le pas. Pour nous, il apparaissait comme un moyen d’améliorer le bien-être de l’éleveur (santé, rémunération, fierté…) tout en prenant en compte celui des animaux.
Qu’est-ce qui vous passionne dans votre métier d’éleveur bio ?
Les possibilités infinies de recherche pour produire différemment ! Par exemple, nous misons de plus en plus sur l’agronomie. Depuis le passage au bio, notre sol devient vivant, notamment grâce aux lombrics qui sont beaucoup plus nombreux. Il s’émiette maintenant beaucoup plus facilement.
Il y a beaucoup de choses à faire aussi dans la manière d’associer les plantes entre elles dans les cultures. Avec le bio, on redécouvre l’écosystème qui existait du temps de nos grands-parents !
Qu’auriez-vous envie de faire pour aller plus loin dans le bio ?
J’aimerais développer davantage la communication auprès des consommateurs ainsi que des éleveurs laitiers conventionnels. Nous souhaitons également investir dans des appareils plus respectueux de l’environnement. Nous avons déjà acheté un quadricycle électrique qui ne fait pas de bruit pour veiller sur nos animaux.
VOTRE INGrédient secret pour le bien-être de vos vaches ?
Nous changeons nos vaches de prés tous les jours ! Et nous favorisons au maximum les médecines douces : notre astuce, par exemple, ce sont les tisanes à l’artichaut et au romarin qui protègent le foie de nos vaches. Nous souhaitons également développer d’autres méthodes telles que l’ostéopathie.
Que faites-vous quand vous ne vous occupez pas de vos vaches ?
J’aime le relationnel, et en dehors de la ferme je m’investis beaucoup pour communiquer sur l’élevage laitier et défendre l’intérêt des producteurs. L’un de mes principaux combats est d’assurer la pérennité de mon métier en donnant les moyens aux jeunes de se lancer..
Si vous deviez décrire votre personnalité en un mot ?
Je dirais que j’aime défendre ce qui est juste.
Quelle est la valeur la plus importante pour vous ?
La justice.
Quelle est votre devise ?
« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. », Jean de La Fontaine. Je la trouve très juste, tant dans mes actions de représentation des producteurs qu’au quotidien dans mon métier. La nature est lente et nécessite du temps !
QUEL EST VOTRE dessert bio PRÉFÉRÉ ?
J’adore les fruits rouges mais mon préféré reste la crème dessert au chocolat !